Archives de la catégorie : État d’urgence littéraire

On a appris à mettre un masque

À garder ses distances

À s’éloigner encore plus

Hérissons ou cactus

À rêver de danse et d’étreintes comme si c’était irréalisable

À rêver de salles obscures comme si c’était inconcevable
(…)

Si j’étais libre, j’irais marcher
Tout droit ou bien à l’envers
Juste pour le plaisir d’un ciel plus clair
J’irais vagabonder, flâner
M’égarer (…)

Sur les corps brutalisés
Sur les visages tuméfiés
Sur les mains arrachées
J’écris ton nom
(…)

Une minute de silence pour penser à nos morts
Les morts qu’on a aimés
Les morts qu’on aime toujours
Les morts qu’on aime pour toujours
(…)

Couvre-feu, feu nos bouches, bouche d’égout, goût amer…

Vous avez roulé votre bosse
Vous avez arpenté tant de routes
Rien n’était tracé
Vous avez dévalé tant de pentes
Rien n’était gagné (…)

Dégagez jeunesse, vous ne voyez pas que vous gênez ?
Le monde roule sans vous, qu’est-ce que vous croyez ? (…)

Les sucrées, les acides, les acidulées
Vertige. La balançoire pour monter haut les disputer aux oiseaux
L’échelle pour les découvrir, écarlates sous les feuilles. (…)

Réanimer les mots
Déconfiner la pensée
Retour à l’ère glaciaire. Fi de la douceur printanière, on se barricade, on recule, on s’éloigne. Protégez-vous braves gens, restez chez vous, soyez prudents.

Il y a des jours où tu te dis que tu as toujours rêvé d’être Robinson
Il y a des jours où tu te sens à l’abri
Il y a des jours où tu te dis que tu as de la chance